Charly Zed entrevoit le jour dans la seconde moitié du XXème siècle au pays du ciel gris, de la guerre et de la peur. La maison de son enfance réside à l'emplacement d'un ancien cimetière. Dans la forêt voisine, la chair des arbres renferme les balles perdues des dernières batailles de 14-18
et au sol, les grenades se ramassent à la pelle.
L'automne qui dès le printemps de sa vie plane à hauteur de nez, le prédestine à un intérêt intrigué pour l'histoire des hommes et pour leur facilité déconcertante à s' auto-détruire.
Victime des cours de récréation et des certitudes des maîtres d'école, il s'attire la faveur des mots et de la solitude. Il comprends que si le bonheur existe, il se trouve bien loin du paradoxe que composent les jeux collectifs brutaux et les rangs d'écoliers dociles.
Le silence est noble...bien plus que les mots de trop. Le silence...est un chant précieux que l'on écoute dans la nature, dans les lieux de mémoire où les bourreaux ont peine à nous suivre,
là où seuls les morts s'éternisent et là où rien n'est à oublier.
C'est dans ces lieux dont les murs portent les empruntes d'une humanité déchue qu'il aime gratter les pierres, respirer les parfums de ce qui fut autrefois, interroger les chats, écouter les fantômes pour en extraire un nectar métal et velours à la fois.
Ecouter, entendre, sentir, fermer les yeux ou mieux les ouvrir est suffisant pour partir.
Charly Zed est un voyageur de l'intérieur qui écrit et gribouille surtout, sur tout et partout sur sa route. Il donne des coups de main et de crayon à droite comme à gauche, s'émerveille des « riens » et des « pas grand chose » pour qu'on les regarde avec l’œil d'un enfant venu tout juste au monde...d'un autre monde.
« Si l'on a pas à l'esprit l'idée de l'instabilité et la mort bien que l'on soit d'autre part intelligent, l'on est pareil à un idiot ».